Tablier Hauts-grades, "Chevalier d’Orient"

Tablier Hauts-grades, "Chevalier d’Orient"

Tablier de Chevalier d’Orient, XVIIIe siècle. Cuir peint.
Après les grades d’Apprenti, Compagnon et Maître, plus ou moins hérités de la Maçonnerie « opérative », à partir des années 1730-1740, les Francs-maçons vont découvrir et se mettre à pratiquer d’autres grades aux noms pleins de promesses : Maître Élu, Chevalier d’Orient ou Rose-Croix. Ces « autres grades » que l’usage consacrera sous le nom de « hauts-grades » seront l’une des formes d’expressions privilégiées des courants mystiques ou ésotériques. Le grade de Chevalier d’Orient propose des développements symboliques à propos d’un épisode de l’histoire d’Israël rapporté par le Livre d’Esdras. Libérés par Cyrus après soixante-dix ans de captivité à Babylone, les juifs regagnent Jérusalem afin d’y rebâtir le Temple de Yahvé. Arrivés sur le fleuve qui sépare l’Assyrie de la Terre Promise, ils doivent affronter des ennemis qui tentent de les arrêter. Cet épisode du « passage du pont » reprend dans le langage vétéro-testamentaire de la symbolique maçonnique l’archétype initiatique du franchissement du seuil. Peint sur peau, le décor exceptionnel de ce tablier est inspiré du tableau de Rubens Le Combat des Amazones (1617).

Créateur
Inconnu
Sujet
Tablier maçonnique, Hauts-grades, Rubens, XVIIIe siècle

Tablier Hauts-grades, "Rose-Croix"

Tablier Hauts-grades, "Rose-Croix"

Tablier de Rose-Croix, début du XIXe siècle, impression sur satin colorée au pochoir.
Le grade de Rose-Croix et son iconographie illustrent bien la complexité des relations de la franc-maçonnerie avec ses sources judéo-chrétiennes. À l’origine, le rituel maçonnique de Rose-Croix est une commémoration allégorique de la mort et de la résurrection de Jésus, il se conclut par une « cène mystique » à laquelle participent tous les frères. Fixé au milieu du XVIIIe siècle, il relève probablement d’un projet de retour au christianisme primitif dans une époque desséchée par les querelles théologiques de la controverse janséniste. Lorsque après la Révolution, la Maçonnerie française se détache progressivement du Christianisme, on proposa une interprétation naturaliste et alchimique du rituel censé mettre en scène la mort et la renaissance de la matière ou des saisons « régénérée par le feu » à laquelle les Frères étaient priés de croire. Mais et cela peut surprendre, de par la fidélité des Maçons à leurs usages, à quelques nuances près, tant la cérémonie que les symboles du grade restèrent remarquablement stables, y compris dans la grande période anticléricale de la Troisième République.

Créateur
Inconnu, XIXe siècle
Sujet
Tablier maçonnique, Hauts-grades, Rose-Croix, XIXe siècle